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Échec et perfectionnisme dans les loisirs créatifs

Parlons de l’échec. Nous sommes de plus en plus entourés par de belles images sur les réseaux sociaux, des œuvres d’art magnifiques, des plats de cuisine parfaitement réussis, des familles toutes souriantes et épanouies, etc. Même si nous savons pertinemment que ce sont des images sélectionnées, qui ne représentent pas toute la réalité, nous pouvons nous mettre une pression et intérioriser ces images idéales comme des standards “normaux”. Cela, par conséquent, peut créer une peur d’essayer de nouvelles choses, parce que nous craignons de ne pas arriver au premier coup, nous avons peur de l’échec. 

Oops, une découpe pas parfaite !

Nous constatons ce phénomène souvent dans les univers liés aux pratiques manuelles, comme le patchwork, le tricot, ou la céramique, pour citer seulement quelques exemples. Cette pression de devoir rapidement maîtriser des techniques pour pouvoir partager nos créations "réussies" avec d’autrui, en fait, peut décourager notre apprentissage et notre plaisir de création. 


J’évoque le sujet parce que cet été, j’ai pris le temps d’essayer de nouvelles choses, rien que pour moi et rien que pour apprendre. Mon but n’était pas de créer quelque chose en particulier, je n’avais pas de projet en tête, je voulais simplement m’amuser et créer des choses en toute liberté. Il n’y avait pas de critères à remplir, pas de cahier de charges. Et cela m’a fait un bien fou !

Problème de placement avec le tissu !

Je suis persuadée que le fait de se permettre de "jouer" de cette façon, sans idée de partager quoi que ce soit, est essentiel pour pouvoir garder notre plaisir dans une pratique artistique. Il joue un rôle essentiel également dans l’apprentissage. Pour apprendre, il faut s'entraîner et s’approprier une technique d’une manière qui nous convient, sans se soucier du regard des autres.


Jouer pour apprendre est une approche bien connue pour les enfants, mais elle s'applique aussi bien pour les adultes, pour des formations professionnelles aussi bien que dans les cas où nous souhaitons apprendre quelque chose liée à une passion ou un passe-temps. (Vous pouvez lire cet article par Harvard Graduate School of Education, par exemple).

Oops, j’ai trop tiré sur le tissu !

De plus, il y a un autre sujet lié à cette pression de montrer que des projets “réussis” : le perfectionnisme. Le perfectionnisme peut tuer la création, encore une fois, parce qu’il nous empêche de changer de méthode, de tester de nouvelles choses, en bref, d’apprendre. Nous voulons montrer un produit terminé “bien fait” et du coup, nous utilisons uniquement les techniques déjà maîtrisées plutôt que d’essayer quelque chose de nouveau.


Voici quelques ressources si cela vous parle et vous voulez explorer plus ce sujet :

  • ce billet de blog par Deer and Doe, qui m’a énormément touché. On évoque la pression de toujours montrer un visage/un produit parfait sur les réseaux sociaux, notamment, et l’impact que cela peut avoir sur la santé ;

  • le podcast Stitch Wish Radio (en anglais) par Christi Johnson, où elle parle souvent de l’importance de jeu pour garder la passion et l’équilibre artistique, particulièrement dans l’épisode no. 7 ;

  • le podcast Seamwork Radio (en anglais), surtout l’épisode 88, avec ses astuces pour jouer plus et stresser moins dans la couture ;

Matelassage à la main un peu imparfait…

Grâce aux efforts ci-dessus, ce matelassage est plus régulier.


Personnellement, je souhaite continuer mon élan d’apprentissage avec des périodes de pratique libre, sans besoin de terminer un projet défini.


Si vous avez des pensées, des astuces, pour garder l’esprit sain et gérer ce type de pression, vous pouvez les partager en commentaire ci-dessous !